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Né en 1976, Niels Trannois vit et travaille actuellement à Berlin (Allemagne). Ses œuvres sont présentées depuis 2002, dans des expositions individuelles ou collectives. Peintre de l’abstraction, ses tableaux mêlent différents jeux de matières et expriment une certaine forme de sensualité. Par le biais de ses œuvres, l’artiste souhaite mettre en exergue les différentes étapes de la création, l’élaboration de l’acte pictural.
Niels Trannois, D’elle je ne peux rien dire, 2011
Poudre de marbre, collage et huile sur bois
Collection : FRAC Poitou-Charentes
Fragments de stuc, 4e siècle, Vouneuil-sous-Biard (Vienne)
Collection : Musée Sainte-Croix
Un décor de stuc a été retrouvé en 1984 dans le prieuré de Saint-Paul-et-Saint-Pierre construit au 14e siècle. À l’emplacement de cet édifice, il y avait une petite église primitive où l’on a mis au jour les traces d’un bâtiment romain occupé jusqu’au 4e siècle, date à laquelle le décor fut exécuté. Ainsi, les archéologues ont tenté de reconstituer les images comme ils l’auraient fait dans un puzzle.
Fragments de stuc, 4e siècle, Vouneuil-sous-Biard (Vienne)
Collection : Musée Sainte-Croix
D’une part, des fragments de stuc témoignant de l’usure du temps parfois destructeur, d’autre part, une œuvre contemporaine abstraite. Dans les deux cas s’observe une forme de fragmentation du corps humain : deux mains dans l’œuvre de Trannois et le visage énigmatique du stuc de Vouneuil. Ces fragments anonymes forment une identité morcelée. Une résurgence figurative prête soit à s’enfouir soit à se détacher de la matière.
La trace s’affirme comme élément central. Le stuc révèle ce qui est fini. Niels Trannois met en valeur l’acte pictural en jouant avec la matière du support.
Il s’agit de dévoilement. Ces œuvres renvoient à un hors-champ, à une part manquante suggérant peut-être un état poétique. d’elle je ne peux rien dire dénote, par le biais de son titre, une forme d’humour et l’aveu d’un mystère. Sorte de cartographie où les lignes viennent délimiter l’espace blanc dans lequel se diluent les couleurs, l’abstraction fait naître l’émotion. L’œuvre antique rappelle d’une autre manière ce refus de l’explicite. Toutefois, les fragments ont une place bien définie au sein de la reconstitution scientifique des archéologues, animés par un souci de vérité historique.
La mise en regard des deux œuvres suggère une atmosphère poétique qui naît d’une impression de flottement, de soustraction.
Sophie Couronné-Génard, étudiante en Master 1 CHPS, Mondes modernes et contemporains – Université de Poitiers