Que recherchez-vous ?
Un contenu sur ce site
Une personne sur l'annuaire
Une formation sur le catalogue
Un contenu sur ce site
Une personne sur l'annuaire
Une formation sur le catalogue
Au fil des siècles, l’homme et la femme n’ont pas été représentés de la même manière ni perçus de la même façon par les artistes.
En effet, les corps masculins ont été à de nombreuses reprises héroïsés, représentés nus et musclés, valorisant ainsi leurs aptitudes tant physiques que morales. Les représentations féminines quant à elles ont eu d’autres visées. La figuration des corps féminins, à fortiori la nudité, a souvent permis d’incarner voire de cristalliser une forme de désir, notamment au travers de représentations de corps sexualisés aux formes idéales et en accord avec les poncifs de l’époque, ce quel que soit le mode d’expression (peinture, sculpture..)
C’est notamment le cas de la sculpture exécutée par l’artiste italien Giuseppe Gambogi, intitulée Anthinéa et datée du début du XXe siècle. Le modèle y est représenté dans une attitude sensuelle, allongée sur une méridienne, regardant au loin, la tête posée sur le dos de sa main gauche. La jeune femme, que l’on aurait identifiée comme Anthinéa, la reine de l’Atlantide, est figurée presque totalement dévêtue ; seuls quelques drapés laissent entrevoir ses formes féminines. Il s’agit là d’une incarnation de la beauté idéale davantage représentée comme un objet de désir. Mais cette séduisante apparence est dangereuse car d’après le roman L’Atlantide de Pierre Benoît publié en 1919 (aux éditions Albin Michel), c’est par sa beauté captivante qu’Anthinéa parvient à attirer les hommes dans son royaume perdu, les faisant sombrer à jamais dans l’oubli.
Notre société contemporaine a bousculé les codes de représentation masculins et féminins. De nouvelles notions sont apparues, notamment celle du genre, qui a redéfini la stricte distinction entre hommes et femmes. L’époque contemporaine est aussi celle de l’acceptation et l’appréciation de toutes les identités sexuelles. Ces regards d’aujourd’hui que l’on porte sur les corps se sont naturellement reportés dans l’art contemporain, où les artistes des deux sexes font évoluer les représentations masculines et féminines. Désormais, le corps n’est plus systématiquement représenté pour ses proportions parfaites : il est aussi porteur de symboles, de messages et représente la diversité des genres.
Tel est le propos que nous souhaitons développer au cours de cette exposition, qui prend pour point de départ la sculpture Anthinéa de Giuseppe Gambogi. Il s’agit de faire rayonner autour de cette statue à l’aspect classique des œuvres contemporaines du FRAC Poitou-Charentes, en mettant en avant de nouvelles représentations des genres et des corps, tout en s’inscrivant dans le contexte social ou le vécu personnel de l’artiste et comme miroir de son époque.