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Dans Vakttorn, Régis Fabre questionne l’absurdité des images, afin de mettre au jour la manipulation politique dont elles sont susceptibles d’être l’objet. À partir d’un lit mezzanine fabriqué par Ikea, il conçoit un mirador, symbole conjugué de l’oppression de l’histoire, de la société de consommation et du capitalisme. Le mirador suggère une observation, un contrôle invisible de personnes exclues de la société. Il représente une menace.
Régis Fabre, Vakttorn, 2012
Lit mezzanine en kit requalifié en tour de guet, technique mixte
Collection : FRAC Poitou-Charentes
Athéna exprime au mieux l’influence qu’exerce la religion sur un peuple. Déesse de la Guerre, de la Sagesse et des Arts, elle incarne la raison élevée. Elle est également la divinité tutélaire de l’antique cité d’Athènes. Athéna représente la vérité brute face à un peuple sur lequel elle a autorité. La dimension à la fois sacrale et sereine de la déesse incarne l’image du pouvoir politique comme ultime garant de la paix.
Ces deux œuvres ont pour point commun leurs allusions politiques. Néanmoins, le spectateur appréhende différemment la fonction de domination politique qui leur est attachée. La statue d’Athéna est avant tout perçue comme la divinité protectrice d’une cité, en temps de paix comme en temps de guerre, contrairement à Vakttorn qui incarne les notions de surveillance et de privation de liberté. À sa fragilité éphémère s’oppose le marbre éternel de la statue. Le consumérisme de notre époque a remplacé la religion. Le monde anonyme du mobilier contemporain, représenté par les éléments du lit mezzanine Ikea, renvoie à l’incertitude historique et au mystère qui subsistent autour de la statue d’Athéna. Le message véhiculé par ces deux œuvres semble de l’ordre de la mise en garde. La statue d’Athéna appelle à la prière : celui qui implore la divinité se place sous sa protection. Le mirador, lui, évoque la soumission.
Vakttorn ne protège pas mais inspire le danger et la manipulation. En opposition, l’imaginaire que renvoie le visage serein d’Athéna inspire l’entente et l’union. D’une œuvre à l’autre, le spectateur est ainsi profondément marqué par les leçons de l’histoire.
Hélène Jevaud, étudiante en Master 2 CHPS, Patrimoines, musées et multimédia – Université de Poitiers