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Née en 1953 à Marseille, Anita Molinero a été formée à la sculpture à l’École supérieure des Beaux-Arts de cette ville. Après avoir enseigné à l’École des Beaux-Arts de Poitiers, elle a rejoint la cité phocéenne où elle est professeur de sculpture à l’École Supérieure d’Art et de Design Marseille Méditerranée. Ses matériaux de prédilection sont le plastique, le polystyrène, le métal brut qu’elle transforme par le feu et la peinture, et auxquels elle associe des objets divers (filets, vêtements, bois, pots d’échappement et phares de voiture, etc.). L’œuvre d’Anita Molinero associe deux matières soumises à des gestes contrastant l’un avec l’autre. Coulé dans un sac plastique, du plâtre a été démoulé pour être travaillé par l’artiste à l’aide d’outils de sculpture traditionnels (gouges et burin), qui ont laissé en creux des griffures lisses et régulières. En complément, les parties en terre cuite offrent un témoignage d’un geste autre : les traces du modelage et du travail de la main. Suggérant l’adéquation entre geste et matière, l’œuvre de l’artiste propose une nouvelle lecture de notre quotidien.
Anita Molinero, Sans titre, 1964
Plâtre et terre cuite
Collection : FRAC Poitou-Charentes
Le fragment provenant du site gallo-romain de Sanxay comporte une incision géométrique – inscription tronquée d’un V, lettre ou chiffre. L’outil a laissé une trace profonde et nette, manifestement construite par l’artisan, mais dont la signification nous échappe.
Fragment d’inscription, époque romaine, Sanxay (Vienne)
Calcaire
Collection : Musée Sainte-Croix
Ces deux œuvres frustes en apparence révèlent la présence de l’homme laissant une trace volontaire. Alors que l’artisan, qui a incisé le « V » équilibré et a ainsi marqué son pouvoir et sa domination sur la matière, laisse une cicatrice sur la pierre, Anita Molinero, par l’ambiguïté des matériaux, va au-delà du culturel et rejoint le geste de « la première empreinte ». Son œuvre suggère une forme paradoxalement « préhistorique », vers un caractère plus essentiel de la sculpture dans lequel le travail de la matière va de pair avec la valeur esthétique et témoigne de la prégnance du geste dans sa force et son énergie.
Philippe Michel-Courty et Damien Garnaud, étudiants en master 2 et master 1 CHPS, Mondes modernes et contemporains