Agrégation #1 : L'imaginaire dans la temporalité

Poitiers, musée Sainte-Croix – du 16 janvier au 22 mai 2016

Cette exposition est le fruit d’une collaboration entre les Musées de Poitiers, le Fonds Régional d’Art Contemporain Poitou-Charentes et le département d’Histoire de l’Art et Archéologie de l’Université de Poitiers. Croiser les regards entre l’art contemporain et l’archéologie était l’objectif initial de cette expérience pédagogique portée en 2014 par Solange Vernois, maître de conférences HDR en Histoire de l’art contemporain, à laquelle a participé un groupe d’étudiants en master d’Histoire de l’art. Chaque sensibilité s’est exprimée dans le choix des œuvres antiques et contemporaines entre lesquelles s’instaure un dialogue singulier. Cette première édition du programme Agrégation, intitulée L’imaginaire dans la temporalité, convie ainsi le visiteur de l’exposition à des (re)découvertes inattendues.

L’art contemporain dans le département d’archéologie du musée Sainte-Croix. S’agirait-il d’une erreur de classement des collections ?

Parce que vingt siècles les séparent, des œuvres réalisées par des artistes vivants et des pièces découvertes à l’occasion de fouilles archéologiques menées en Poitou seraient-elles inconciliables ? Quel lien entre une statue romaine d’Athéna et une création faite à partir d’éléments d’un mobilier Ikéa ? Des fragments de stuc et une huile sur toile abstraite peuvent-ils être placés côte-à-côte ? Faut-il délibérément respecter les temporalités et éviter les collisions entre les siècles et les genres ?
Telles sont quelques-unes des questions qu’aborde l’exposition L’Imaginaire dans la temporalité en proposant de croiser les regards sur des vestiges de l’époque gallo-romaine et des créations contemporaines. Les rapprochements entre ces pièces reposent aussi bien sur des analogies formelles que sur des symboliques politiques ou des techniques de création.
Dès lors, un jeu de correspondances s’instaure entre les différentes œuvres, et le regard que l’on porte sur une sculpture ou sur un fragment gravé se trouve modifié par la présence d’une création contemporaine. Dans la réciprocité d’un va-et-vient permanent de l’une vers l’autre surgit ainsi une nouvelle appréhension de l’œuvre d’art. Cette nouvelle approche de l’antiquité et de l’art contemporain, par la juxtaposition et la connivence subtile entre les œuvres, est aussi une invite au dialogue et à la naissance d’une autre manière de considérer les traces du passé.

Ces rapprochements ne sont pas le fait des artistes contemporains, mais ceux choisis par les étudiants qui ont cherché à donner un nouveau sens aux vestiges antiques en les ranimant grâce au philtre que distille la production artistique actuelle. Ces choix, parce que subjectifs, peuvent sembler arbitraires. Ils ont la vertu de modifier notre regard sur des artefacts que tant de siècles séparent, mais qui conservent tous les traces de l’esprit créateur de l’artisan ou de l’artiste.


Philippe Michel-Courty
, étudiant en Master 2 CHPS, Mondes modernes et contemporains – Université de Poitiers

Œuvres présentées

Borne milliaire d’Antonin  |  Bouteille cylindrique à anse  |  Deux déesses de l’Abondance  |  Fragments de stuc |  Fragment d’inscription  |  Statue d’Athéna  |  Vestiges d’habitat antique
(collections du Musée Sainte-Croix)

Dector et Dupuy  |  Clarisse Doussot  |  Régis Fabre  |  Marie Fagué  |  Anita Molinero  |  Dan Peterman  |  Niels Trannois
(collections du Frac Poitou-Charentes)

Commissariat d'exposition

Julien Chiquet  |  Sophie Couronné-Génard  |  Amyris Duquerroy  |  Damien Garnaud  |  Hélène Jevaud  |  Morgane Leblanc  |  Philippe Michel-Courty,
sous la coordination de Solange Vernois et Nathan Réra

Visites commentées

Les étudiants de l’Université de Poitiers, commissaires de l’exposition L’imaginaire dans la temporalité, proposent des visites commentées lors des évènements du printemps : Pass week-end musées Télérama et la Nuit européenne des musées.