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Les œuvres :
– Pierre Eugène Guérithault, Jésus, sauveur du monde (19e siècle)
– Saâdane Afif & Guillaume Janot, Restore Hope (2000)
Le symbole : l’espoir
Les idées évoquées : justice, sacrifice, sens de l’histoire
Guillaume Janot se fait remarquer en 1994 par l’ensemble Non-Lieux, qui regroupe des photographies de ses propres tirages sérigraphiés en grand format dans divers intérieurs.
Avec une esthétique faussement banale et le goût assumé de la belle image, l’artiste immortalise paysages et portraits, sans pour autant les cloisonner. La série Ecostream (2009) en est la parfaite illustration, où les girafes du zoo de Vincennes se mêlent à un autoportrait réalisé sur un parking, en compagnie d’un jeune homme maquillé à la manière de Gene Simmons.
Diplômé des Beaux-Arts de Bourges, en post-diplôme aux Beaux-Arts de Nantes, Saâdane Afif réalise sa première exposition personnelle en 1998, à la Galerie Michel Rein de Tours. En 2009, il est lauréat du prix Marcel Duchamp.
L’artiste, qui « aborde l’art comme une forme de langage », investit de multiples médiums, du dessin à l’installation. L’accumulation de formes et d’œuvres hétéroclites constitue une part fondamentale de ses expositions.
La musique occupe également une place importante dans son travail : en témoigne notamment Power Chords (2005), installation constituée de guitares qui, pilotées par ordinateur, jouent automatiquement une symphonie dissonante.
Ce duo d’œuvres interroge le symbole de l’espoir. « Jesus hominum salvator » (Jesus sauveur du monde) : c’est ainsi que la plaque émaillée présente le Christ. Sauveur des Hommes et voie du Salut, il est, par le biais de son sacrifice, porteur d’espérance : c’est par son intermédiaire que peut s’accomplir le rachat de l’Humanité. Arborant le globus cruciger (l’orbe), il apparaît comme le protecteur de la sphère terrestre dans son ensemble.
Imprimé sur le t-shirt de l’artiste au visage caché – caractéristique récurrente des portraits réalisés par Guillaume Janot –, l’espoir se grime d’une connotation bien plus ironique. La référence historique se veut irrévérencieuse, compte tenu de l’échec de l’opération américaine Restore Hope qui avait pour but d’endiguer la famine en Somalie en 1994. Cette dimension semble être accentuée par la présence du palais de justice de Nantes en arrière-plan. Au demeurant, la requête de Sâadane Afif semble sincère.
Pascal Beausse nous apprend que « les images du début des années 2000 produites par Janot contiennent en filigrane toute la violence des événements récents, toute l’inquiétude générée par une sensation de perte de contrôle du sens de l’histoire (…). [E]lles jouent de plusieurs niveaux de discours, en maniant le symbolique et en assumant les séductions de la belle image »1.
Pourtant, nous refusons de croire que la demande soit vaine, le message apparaissant même comme une injonction : redonnez le véritable espoir à une jeunesse désenchantée. En quête d’une solution, le jeune homme se tournerait-il vers la Justice servante d’un monde meilleur, ou bien accepterait-il la main tendue par le Verbe Incarné ?
À l’instar du Christ, Saâdane Afif constitue une silhouette porteuse de sens, le corps devient alors symbole et élabore son langage propre.
1 – https://www.guillaumejanot.com/
Jonathan Achard et Sarah Gehin, étudiants en Licence d’Histoire de l’art et Archéologie, Université de Poitiers